top of page

Règlement de comptes à l'Abel Tasman



Chloë :


La journée commençait pourtant bien, un petit 5 degrés (la canicule ici), pas trop d'humidité dans le van. On était a peu près OK. Mais pourtant il ne faut pas se fier à cette quiétude apparente car... LE DRAME arriva. Julien a dû penser que cette journée allait être un peu trop ennuyeuse et a donc décidé d'y rajouter un peu de piment. Et de quelle manière ? Oh rien de plus facile, il suffit de renverser deux tasses de thé brulant sur Chloë ( +matelas +couette +draps) et de finir par un bain de jus de fruit. Bah oui, trop sympa, il savait que nous n'allions pas avoir de douches pendant trois jours, il a donc voulu remedier à ce problème.


Après m'être lavée à l'eau froide dans ce petit vent vif et que nous ayons épongé à peu près, nous voilà près pour démarrer notre journée (DANS LA BONNE HUMEUR). Au programme la découverte de l'Abel Tasman, ses plages paradisiaques et ses jolies falaises. De quoi se détendre me direz vous. Et bien, la Nouvelle-Zélande a décidé de lâcher toutes ses réserves d'eau ce jour là, sous forme d'une pluie diluvienne. Pas de soucis, on va se mettre un petit film dans le van. AH MAIS NON c'est vrai... le van est encore plus trempé.


Bon et bien nous n'avons qu'à aller prendre une douche (froide) au camping d'à coté. "Tu as les savons ? Non c'est toi qui les avais en dernier. Ah non c'est toi ! MAIS NON... "

Bref vous avez compris il nous fallait un COUPABLE ! Tout ça pour se rendre compte (au bout de trois jours tout de même) qu'on avait oublié les savons lors de notre dernière douche (avalanche de "je suis un boulet" de la part de Julien qui devient plus fermé que l'huitre elle même au fil de la journée).

NE NOUS ENERVONS PAAAS, nous allons prendre un petit verre de coca pour nous détendre. Ca aurait pu être un bonne idée, si le coca n'avait pas fuit dans tout le coffre, imbibant nos rouleaux d'essuis tout en passant.


Finalement, pour se faire pardonner, Julien m'a payé une douche chaude (dans une gymnase avec des joueuse de Netball = pire que des rugbygirlls). Et comme dans la cours de récré on s'est forcé à se faire un bisou pour dire pardon. Un tour de chauffage à fond plus tard, le van était presque sec et nous on s'est serré l'un contre l'autre pour survivre à la nuit glaciale. Sans rancoeur (coeur coeur).


Julien :


A l'ouverture des rideaux du van, soit une petite heure avant le réveil de Chloë (Madame se tape des grasses mat' dans un van...), j'ai vite compris que cette journée allait être bien pourrie. Effectivement, le ruissellement de la pluie sur notre Toyota Estima se mêlait aux résonances matinales des douces voix de nos voisins allemands.


C'est donc dans cette ambiance féconde à la mauvaise humeur de Chloë que j'ai décidé de me faire remarquer. Oui, j'ai eu la bonne idée de renverser l'intégralité de notre petit déjeuner (thé x2, jus d'orange x2) sur notre intérieur velours/mousse. Cet acte désespéré traduisant un malaise latent (probablement l'absence d'une douceur maternelle depuis 4 mois), m'a donc attiré les yeux noirs de Chloë.


J'ai alors opté pour le "je la ferme et je baisse les yeux si jamais je croise son regard". Elle aime penser avoir du pouvoir sur moi, ce qui n'est évidemment pas le cas. Cette tactique habituellement si efficace s'est vite écroulée après avoir découvert que notre bouteille (2,2 l) de Coca-Cola avait explosé à l'arrière du van. Les dents sont serrés, notre couple vacille mais le pire allait arriver avec l'affaire du Palmolive pêche-abricot.


Après une remise en état approximative du van, la douche froide (horrible!) s'imposait. Mais rebelote, le gel douche et le shampoing ont disparu et j'ai ma petite idée sur LA responsable (Chloë a le monopole du bordel). Entrepise tres risquée, je tente une inversion des rapports de force en la mettant face aux faits : elle a oublié nos gels douches à La Marina de Picton. Mauvaise idée, elle joue à l'amnésique et se souvient à peine avoir pris une douche ! Bordel, on en a pris seulement deux en une semaine ! Sa mémoire (sélective) revient, ça ne peut pas être elle, elle s'épilait...


Oh put..., il n'y a rien à faire, ce n'est pas le jour, je vais donc devoir sortir la carte maîtresse : l hygiène (et les dollars). Direction la ville/le village/le quartier familial le plus proche pour "offrir" à ma Princesse une douche chaude et une laverie, respectivement à 5 et 10 dollars. Le sacrifice est terrible (15 dollars, c est 3 pizzas Domino's) mais j ai fait mouche, son œil brille.


Sa criniere brune est redevenue soyeuse et ses culottes en coton sont auréoles d'un nuage de lessive, Madame est redevenue "Femme". Finalement, les langues se délient à nouveau et nos regards complices refont surface... (Mouahahahaha !)


Le soulagement, nous marcherons bien sur Hollywood Boulevard main dans la main.


bottom of page