top of page

Aréquipa et le Canyon de Colca

Pour rejoindre Arequipa, nous renouons avec nos premiers amours asiatiques : le bus de nuit. Pour somnoler pendant ces 12 heures, on choisit encore une fois le luxe de la compagnie Cruz del Sur. Siège en cuir inclinable à 140°, petit oreiller et couverture fraîchement lavée, on veut ce qu'il y a de mieux pour notre corps. On a même le droit à un petit plateau repas avec le classique "pollo con arroz y papas" (poulet avec riz et pomme de terre) servi par une "charmante" hôtesse péruvienne. Bon, tout ça se complique un peu, quand la toujours très charmante hôtesse, nous balance un film de vampires en guise de comptine. Le doux visage de Brad Pitt ne suffira malheureusement pas à nous endormir...


C'est donc la tête dans le sac que nous faisons nos premiers pas dans LA ville de Chloe. Je dis "la ville de Chloe" parce-que "ma douce" a passé de longues journées (9h30-thé-11h45-pause dejeuner-14h15-thé-16h45) dans un bureau froid de Clermont-Ferrand à étudier la structure des bâtiments de la ville. "A partir de mon image pixelisée, si je pense que ce bâtiment a trois étages, je mets du rouge, si je pense qu'il en a deux, je mets du vert". Tout ça pour établir une carte APPROXIMATIVE d'aléas et risques d'Arequipa, liés à la présence du volcan El Misti.


Pour une fois, Madame prend donc la carte en main et nous promène dans le centre de la "ciudad blanca" (la ville blanche) avec une facilité surprenante (le centre ville est un quadrillage, chut). Toujours est-il qu'elle nous fait découvrir les jolies ruelles et la traditionnelle Plaza de Armas péruvienne avant de nous arrêter à un point de vue sur le photogénique Misti.


Au marché de la ville, on se la joue quinquagénaire provinciale et on remplit de fruits le panier rouge que nous n'avons pas pour la salade de fruits du soir et le jus d'Orange du lendemain.


***


Je reprends le clavier, Julien a du courir aux toilettes, foudroyé par une diarrhée aigüe. Et entre nous, je suis convaincue que mes cartes d'aléas vont sauver des vies !


Bref, reprenons, une fois toutes les rues de cette jolie ville arpentées et toutes les places visitées, nous décidons de prendre la direction du Canyon de Colca, le deuxième canyon le plus profond du monde. Le premier se trouve uniquement a quelques kilomètres mais aller savoir pourquoi, il se visite beaucoup moins.


Sur la route du canyon, entre les volcans et les lamas, nous devons passer un col à 4900m. Ici, pas besoin de 2 semaines d'acclimatation ni d'un camp de base à 3000m, c'est le PEROU ! Tu as mal à la tête ? Mache de la coca.


Nous voilà donc partis pour trois jours de randonnée dans un milieu hostile et sauvage (c'est ce qu'ils essayent de te faire croire ici pour que tu payes un guide). En réalité, c'est une autoroute à touriste et il faut être vraiment nounouille pour se perdre (bon ok, on avoue, on s'est perdu mais uniquement 20 minutes au début, c'était ambigü). Le plus gros défi consiste à s'acclimater à l'altitude et ne pas se trainer en soufflant comme un obèse qui monte trois marches. Une fois ce cap passé, ce n'est que du bonheur. La descente est vertigineuse entre les cultures en terasses et les orgues volcaniques. Etre accueillis par des bains chauds en bas n'enlève rien à notre plaisir.



Nous avons croisé de très nombreux français et même cheminé avec certains d'entre eux. C'était bien sympa d'évoquer le reblochon avec Babeth la haute-savoyarde, de prendre de bons conseils à propos de la Bolivie auprès de Mélanie et de partager un Pisco Sour avec Jonathan.


Le dernier soir dans le canyon a été l'occasion de partager un peu plus avec les habitants du coin. Nous sommes restés dans le village de Malata, beaucoup moins touristique et plus tranquille. Les hommes du village, pour se donner du coeur à l'ouvrage enchainent les bières sans oublier d'en verser une lichette par terre pour la Pachamama (la terre mere). Au fur et à mesure que la soirée avance, le contact devient plus facile et donne même lieu à une classe d'anglais et de français improvisée (non José on ne dit pas un "lounch" mais un "lunch").


Le lendemain, au moment du départ nous quittons notre petite famille d'accueil en même temps que les deux grands fils. La cours de cette maison de Malata n'est alors pas sans rappeler celle de Saint Eloi un dimanche soir. La petite maman est bien triste de voir partir ses garçons à la ville et c'est en nous serrant bien fort dans ses bras qu'elle nous dit au revoir.


Il est temps pour nous d'affronter "le mur", une montée de plus de 1000m de dénivelé sous un soleil de plomb. TROP FACILE (ou presque). Nous arrivons juste à temps pour le bus de 11h afin de rejoindre Arequipa où nos deux gros sacs nous attendent (on parle bien de sacs pas de copains enrobés).


Notre échauffement pour l'ascension du Machu Picchu au point, c'est serein que nous prenons la direction de Cuzco.



bottom of page